Certaines erreurs, qu’elles soient commises par l’administration fiscale ou par le contribuable, se retrouvent fréquemment dans les déclarations de revenus, rapportent plusieurs fiscalistes qui, chaque année, aident leurs clients à les débusquer. Florilège des principaux pièges et comment s’en prémunir.
Le compte à rebours fiscal est cette fois-ci bel et bien lancé, même si certains contribuables attendent encore leurs imprimés fiscaux uniques pour vérifier les revenus préremplis. En effet, au fur et à mesure des années et de l’informatisation des services fiscaux, la déclaration des revenus se veut plus automatique mais pas nécessairement plus simple dès lors que les ressources d’un ménage ne se limitent pas à des revenus salariés fixes et à des livrets réglementés.
Les foyers ayant des enfants à charge, un changement de statut familial ou salarial à déclarer ou des produits d’épargne plus complexes à gérer qu’un Livret A défiscalisé, les imprimés pour déclarer en ligne ou sur papier peuvent être erronés ou nécessiter des actions spécifiques, et pas toujours bien connues du contribuable, afin de diminuer la charge fiscale et parfois d’éviter une double imposition. Trois experts ont uni leurs expériences pour nous aider à débusquer les dix erreurs, oublis et pièges fréquents qui peuvent porter préjudice au contribuable.
« Sur la première partie de la déclaration relative à la situation civile du foyer fiscal, il y a fréquemment des oublis », relève Quentin Viala, analyste senior au sein du cabinet de conseils patrimoniaux Culture Patrimoine. Il pense tout d’abord aux parents isolés « qui peuvent baisser leur impôt en cochant une case spécifique », poursuit-il.
Pour la déclaration 2023 est qualifiée de parent isolé une personne qui est célibataire au 1er janvier 2022, ou bien divorcée, séparée ou ayant rompu son pacs au plus tard le 31 décembre 2022, vivant seule avec au moins un enfant à charge ou une personne invalide recueillie à son domicile.
Les contribuables dans cette situation doivent cocher la case T de l’imprimé 2042 ou l’indiquer lors de l’étape 2 de la déclaration en ligne. Ce faisant, le parent bénéficie d’une demi-part supplémentaire. Résultat : alors que, pour un couple, le premier enfant ouvre droit à une demi-part, pour un parent isolé, l’enfant va représenter une part entière. Une mère célibataire avec un enfant à charge est dispose de deux parts fiscales.
Un parent isolé dont l’enfant a quitté le domicile familial peut conserver à vie une demi-part fiscale supplémentaire à condition qu’il vive seul, sans aucune personne à charge, et qu’il ait élevé seul sous son toit cet enfant pendant au moins cinq ans. Pour indiquer cette situation au fisc, il doit cocher la case L, pour les « situations pouvant donner droit à une demi-part supplémentaire ».
Les ménages s’étant mariés ou pacsés en 2022 font par défaut imposition commune, quelle que soit la date du passage en mairie. Mais ce n’est pas une obligation. Ils peuvent la première année continuer à faire déclaration séparée. « Pour déterminer quelle est la configuration la plus intéressante, il est possible de faire en amont une simulation avec les outils de Bercy », recommande André Percheron, avocat à la Cour et collaborateur chez TZA Avocats.
Pour activer l’option pour la déclaration séparée, il faut cocher la case B de la partie A qui décrit la situation du foyer fiscal en 2022 et remplir la ligne X avec la date du mariage ou du Pacs. A noter que les couples pacsés avant 2022 qui se sont mariés l’an dernier ne bénéficient pas de la possibilité de faire imposition séparée. Leur imposition commune se poursuit sans interruption.
De même, en cas de divorce, de séparation ou de rupture du pacs en 2022, les contribuables n’ont pas de choix à faire. L’administration fiscale fait comme s’ils étaient séparés depuis le 1er janvier 2022. Ils doivent donc faire imposition séparée. Chaque ex-partenaire coche la case D pour « Divorcé(e)/séparé(e) » et remplit la ligne Y avec la date de séparation.
Faut-il rattacher son enfant majeur, est une question récurrente des contribuables appelant la plateforme gratuite Allô Impôt des experts-comptables. « Les enfants rattachables sont les mineurs, les enfants majeurs jusqu’à 21 ans, et au-delà, ce sont des enfants majeurs mais qui restent étudiants », rappelle Cécile de Saint-Michel, présidente du Conseil national de l’ordre des experts-comptables. Ce rattachement permet aux parents d’augmenter leur quotient familial et ainsi d’abaisser l’impôt à payer.
Mais ce rattachement n’est fiscalement ni la seule ni forcément la meilleure option. « Si on rattache un enfant majeur ayant des revenus, ses parents devront ajouter ses revenus aux revenus imposables du foyer », rappelle Maître Percheron. Selon le montant du salaire de l’enfant, cette situation peut faire passer le ménage dans une tranche d’imposition supérieure, rognant ainsi sur le gain fiscal généré par la demi-part supplémentaire apportée.
C’est pourquoi il peut être plus intéressant pour les parents de ne pas compter leur enfant à charge mais de déduire de leur revenu global une pension alimentaire qu’il lui verse effectivement. Hors majoration spécifique, la pension alimentaire est déductible des revenus des parents, dans la limite de 6.368 euros par enfant et par an. Pour les enfants majeurs revenant au domicile parental, la déduction est plafonnée à 3.786 euros. Les pensions sont à indiquer en lignes 6EL et 6EM.
En revanche, pour l’enfant recevant cette pension alimentaire, elle est imposable. De fait, « cela peut être intéressant de déduire la pension alimentaire, et donc que l’enfant majeur déclare ses propres revenus lorsqu’il a des petits revenus qui ne sont pas imposables. Le simulateur des impôts permet de tester les deux options », indique l’avocat.
Cette fois-ci, l’erreur n’émane pas du contribuable mais des actions automatiques des employeurs et, par voie de conséquence, des services des impôts. Et elle est systémique, indiquent à l’unisson les experts sollicités. Elle concerne les gratifications et rémunérations perçues par les étudiants et apprentis. Celles-ci sont en grande partie exonérées d’impôt.
Or, « l’entreprise qui reçoit un stagiaire, par exemple, va établir un bulletin de paie pour verser l’indemnité de stage. Ce bulletin est transmis par le biais de la DSN [déclaration sociale nominative, NDLR] à l’administration fiscale avec les autres bulletins de salaire des salariés. Cela s’incrémente automatiquement dans la déclaration de revenus des parents à partir du moment où l’enfant est à charge », détaille Cécile de Saint-Michel.
Le contribuable doit donc prendre l’initiative d’annuler tout ou partie de ce montant indiqué en cases 1CJ et 1DJ consacrées aux traitements et salaires des personnes à charge. Précisément, les gratifications versées aux élèves et étudiants lors d’un stage ou d’un apprentissage sont exonérées en deçà de 19.744 euros annuels. Autrement dit : si le salaire annuel d’un apprenti s’élève à 21.000 euros, sa déclaration devra donc mentionner seulement 1.256 euros.
La situation est similaire pour les étudiants de 25 ans au plus effectuant un job d’été salarié. Ils bénéficient d’une exonération d’impôt sur les 4.936 premiers euros gagnés par an.
Sur un autre registre, mais aux implications identiques, ce piège s’applique à certaines indemnités versées dans le cadre d’un arrêt de travail. « J’observe dans les erreurs fréquentes l’oubli d’enlever des revenus imposables, en dessous des traitements et salaires, les indemnités journalières pour affection de longue durée mentionnées par l’Assurance maladie alors qu’elles peuvent être exonérées », complète André Percheron.
Avec l’arrivée ces dernières années des comptes de paiement et néobanques ayant leur siège en dehors de la France, comme N26, Revolut ou Bunq, ainsi que des plateformes de trading crypto également étrangères, être en possession d’un compte à l’étranger est de moins en moins rare. Or, qu’il s’agisse d’un simple compte d’appoint, non fiscalisé, pour gérer des paiements au quotidien ou d’un portefeuille d’investissement en cryptos, aux plus-values soumises à la flat-tax, ces supports doivent faire l’objet d’une déclaration fiscale spécifique, avec le formulaire 3916.
« Pour savoir si un compte doit être déclaré, c’est moins la nationalité de la plateforme que l’endroit où se situe le compte » qui prime, indique André Percheron. Ainsi BNP Paribas est une banque originaire de France mais un compte ouvert chez BNP Paribas Fortis, la filiale belge du groupe, est bien à déclarer. Or, avec les acteurs Internet, il n’est pas toujours évident de savoir si son compte est considéré comme étranger ou pas.
« En cas de doute, il vaut mieux le déclarer car cela n’entraîne aucune conséquence fiscale », explique l’avocat chez TZA Avocats. En revanche, ne pas le déclarer alors qu’il aurait dû l’être expose à une lourde amende. Elle s’élève à 1.500 euros par compte et peut grimper à 10.000 euros si le compte se situe dans un pays n’ayant pas conclu de convention de lutte contre la fraude et l’évasion fiscale avec la France.
« Sur les impatriés, il y a tout le temps des erreurs », lâche Quentin Viala. Lorsqu’un salarié est détaché de sa société et vient travailler en France (il faut qu’il devienne résident fiscal français) alors qu’il n’y travaillait pas au cours des cinq dernières années, il a droit au régime dit « de l’impatriation ». « Ce régime permet d’obtenir sur le complément de revenus obtenu pour cette impatriation une exonération qui peut atteindre 30 % de la rémunération et de ne pas payer d’impôt les jours travaillés à l’étranger. Or le net imposable du bulletin de paie communiqué à l’administration fiscale correspond à la totalité des revenus imposables perçus, sans retraitement de cette exonération. Il y a donc un retraitement à faire à la main », poursuit l’analyste senior de Culture Patrimoine.
Le salaire des impatriés dispose de sa propre case, la 1DY (et 1EY pour le codéclarant). En pratique, les personnes relevant du régime fiscal des impatriés doivent y indiquer le montant de la rémunération exonérée. « Ce montant sera retenu pour le calcul du revenu fiscal de référence », précise l’administration dans sa brochure pratique.
Revenu du capital ou revenu du travail ? Pour les chefs d’entreprise, cette distinction sur les dividendes qu’ils touchent n’est fiscalement pas neutre. Et elle nécessite une action de leur part pour éviter une double imposition.
Concrètement, les dividendes d’un gérant d’une SARL ou d’une EURL sont assujettis à la flat-tax de 12,8 %. En revanche, les prélèvements sociaux sont différents selon la part du capital social. Les dividendes distribués inférieurs à 10 % du capital (précisément le seuil retenu est 10 % du capital social, des primes d’émission et des sommes versées en compte courant) sont considérés comme des revenus du capital, donc soumis au prélèvement de 17,2 % prévu par le prélèvement forfaitaire unique (PFU). En revanche, au-delà, ils s’apparentent à un revenu d’activité et sont donc soumis aux cotisations et contributions sociales.
Le cas échéant, « il faut faire attention à déclarer dans la bonne case pour ne pas se voir appliquer, en plus des 12,8 % au titre de l’impôt sur le revenu, 17,2 % de prélèvements sociaux et 30 % de charges sociales », met en garde Quentin Viala. Afin d’éviter ce double assujettissement aux prélèvements sociaux, il faut indiquer ligne 2CG la fraction de ces dividendes considérés comme des revenus d’activité et en case 2DC ou 2TR, selon leur nature, le montant total des revenus distribués ou des intérêts des comptes courants perçus.
Les versements volontaires sur un plan d’épargne retraite peuvent être déductibles du revenu imposable dans la limite d’un plafond. Pour les salariés, il est égal au montant le plus élevé entre 10 % des revenus professionnels (nets de cotisations sociales et de frais professionnels) et 4.114 euros.
Ce plafond est propre à chaque membre du foyer fiscal, sauf si le couple, marié ou pacsé, active l’option pour la mutualisation des plafonds. Ainsi, si les versements déductibles d’un membre du couple dépassent le plafond de déductibilité, il peut reporter cette somme sur le plafond de son conjoint. Mais pour ce faire, « il ne faut pas oublier de cocher la case 6QR afin de bénéficier de la mutualisation », explique Quentin Viala.
Les rachats de cotisations de retraite au régime de base de la Sécurité sociale et à des régimes complémentaires obligatoires, plus connus sous l’expression de rachats de trimestres, sont déductibles des revenus imposables.
Mais ce bénéfice n’est pas automatique. Il doit faire l’objet d’une action de la part du contribuable. Il doit en effet déclarer les sommes ainsi déboursées en case 6DD consacrée aux déductions diverses.
En matière de choix fiscaux, les contribuables doivent au moment de la déclaration des revenus indiquer s’ils veulent que leurs revenus du capital soient soumis à la flat-tax de 12,8 % ou qu’ils soient mis dans un pot commun avec les revenus du travail et taxés au barème progressif de l’impôt sur le revenu.
Si le foyer opte pour cette seconde option, le taux d’imposition fluctue en fonction du niveau de revenu du ménage. Il débute ainsi à 0 % pour les revenus inférieurs à 10.777 euros pour une part de quotient familial et grimpe à 45 % pour la fraction de revenus dépassant 168.994 euros. Ce taux, appelé « taux marginal d’imposition » (TMI) est à comparer avec le taux de la flat-tax de 12,8 % pour savoir quelle option est la plus économique.
Schématiquement, « ce sont les contribuables aux revenus faibles qui ont intérêt à prendre l’option du barème en lieu et place du prélèvement forfaitaire unique », explique Maître Percheron. Pour ce faire, ils ne doivent pas oublier de cocher la case 2OP.
En parallèle de la déclaration de revenus, les ménages ayant un fort patrimoine immobilier, dont la valeur nette taxable dépasse 1,3 million d’euros, sont assujettis à l’impôt sur la fortune immobilière (IFI). Pour calculer ce montant, l’administration admet la déduction de dettes afférentes à ce patrimoine immobilier. « L’IFI est, en elle-même, une dette affectable à l’immobilier », explique Quentin Viala, analyste senior au sein du cabinet de conseils patrimoniaux Culture Patrimoine. Cet impôt peut donc aussi être déduit de l’IFI. Pour ce faire, « il faut calculer le montant de l’IFI après prise en compte des abattements et autres dettes déductibles. Une fois cet IFI théorique déterminé, on l’ajoute au passif. Et on recalcule l’IFI pour aboutir au montant final d’impôt dû », détaille Quentin Viala.
Prenez conseils pour vos prochains déclaration d'impôts cela ne vous engage à rien
Il y a plusieurs raisons de le faire :
C’est une question récurrente et pour avoir une véritable réponse, il faut aborder plusieurs points :
C’est pour cela que dans le cadre de notre démarche, nous vous proposons un 1er échange afin de savoir si nous pourrions vous apporter des solutions dans le but d’optimiser votre patrimoine.
Bien sûr, il y a plusieurs solutions afin de réduire la fiscalité de vos revenus fonciers et prélèvements sociaux, par contre, il faut effectuer une stratégie optimum dans le but de répondre à vos objectifs et optimiser votre fiscalité.
La défiscalisation n’est pas une finalité en soi, c’est un “bonus”, ce que je veux dire par là, c’est que pour réduire ses impôts il y a beaucoup de solutions, mais qui ne vont pas vous créer un patrimoine : réduire ses revenus, frais de ménage, frais d’entretien de la maison, … ou d’autres qui seront à court terme dans le but d’améliorer votre habitat (isolation, chauffage, …)
Donc, il faut savoir quel est le but après la défiscalisation : création de patrimoine, amélioration de la vie quotidienne, amélioration en termes d’énergie sur votre logement…
Donc tout dépend de vos objectifs, c’est pourquoi nous vous proposons d’effectuer un bilan pour vous apporter des réponses et une stratégie.
Tout simplement, il s’agit d’épargner votre impôt au lieu de le payer à fond perdu, il participe au financement d’une opération donc en gros, vous l’épargnez.
Que cela soit les revenus professionnels ou liés à d’autres investissements qui génèrent des revenus imposables, il y a toujours des solutions, mais il faut que cette dernière soit la plus adaptée à votre situation actuelle et future. En résumé, un bilan patrimonial est primordial, pour permettre de poser les bases concernant votre situation et de vos objectifs.
C’est 2 choses différentes, mais qui peuvent être abordé de différentes manières selon vos objectifs :
⇒ Je veux défiscaliser ⇒ cet apport peux vous permettre d’obtenir un montant d’investissement plus important et donc de moins emprunter au niveau de la banque pour réduire votre impôt ; mais cela n’est pas forcément judicieux, car vous ne pourrait pas utiliser le levier financier (prêt bancaire) afin de réduire l’imposition des futurs revenus fonciers
⇒ je veux un revenu complémentaire et une rentabilité⇒ la solution la LMNP Gérée car cela vous permettra d’avoir des revenus complémentaires nets d’impôts pendant un certain temps
⇒Je veux obtenir un rendement ⇒ il y a plusieurs solutions d’investissements (placements financier et/ou immobilier)
Autre solution, optimiser au maximum et faire un mix des trois solutions citées précédemment.
Par contre, nous ne pouvons pas diminuer les frais de succession, il faut les anticiper.
D’où l’importance d’être accompagné et de faire les bons choix en fonction de vos différents objectifs et votre situation.
Cela dépend de la situation financière et patrimoniale de chaque personne, il n’y a pas de réponses types.
C’est pourquoi un bilan patrimonial gratuit et différents échanges pourront vous aider.
Après mes différentes expériences professionnelles, je me suis rendue compte que les préconisations proposées par : les banques, promoteurs et certain grand groupe de cabinet en Gestion de Patrimoine, étaient plus là pour vous proposer des solutions dans leurs intérêts que les vôtres. De plus, dès lors que la solution était mise en place, il n’y avait plus de suivi et/ou accompagnement ; ce qui est bien dommage, car votre projet, il faut le suivre, tout au long de sa vie parce qu’il évolue et votre situation également.
C’est pourquoi nous mettons un point d’honneur à effectuer ce suivi et accompagnement en fonction des différentes étapes de votre vie, de vos objectifs, de vos besoins et de l’évolution de votre investissement.